J’ai tellement la foi que mon cocorico
Fera crouler la Nuit comme une Jéricho,
Et, sonnant, d’avance, sa victoire,
Mon chant jaillit si net, si fier, si péremptoire,
Que l’horizon saisi d’un rose tremblement
M’obéit !
Je chante ! Vainement,
La Nuit, pour transiger, m’offre le crépuscule;
Je chante! Et, tout à coup,
Je recule,
Ébloui de me voir, moi-même, tout vermeil,
Et d’avoir, moi, le coq, fait lever le soleil
Chantecler Edmond Rostand |